Aller au contenu principal
Représentation au Luxembourg
  • Article d’actualité
  • 3 mars 2022
  • Représentation au Luxembourg
  • 4 min de lecture

L'UE contribue au lancement de négociations sur un accord mondial historique pour lutter contre la pollution par les plastiques

Soil contamination

L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement, réunie à Nairobi, vient de convenir d'entamer des négociations pour parvenir à un accord mondial juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution par les plastiques. La diplomatie de l'UE a joué un rôle essentiel pour assurer le soutien à cet accord de la communauté mondiale réunie à Nairobi, un accord qui vise à réduire et, à terme, éliminer la pollution plastique dans tous les environnements.

Le vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l'Europe, Frans Timmermans, a déclaré à ce sujet:

«Il est encourageant de voir la communauté internationale s'unir en ces temps de crise. Depuis la présentation de la stratégie européenne sur les matières plastiques en 2018, l'Union européenne a joué un rôle moteur dans la lutte contre la pollution par les plastiques. Nous sommes déterminés à continuer d'œuvrer en faveur d'une action mondiale ambitieuse, car la lutte contre les crises du climat et de la biodiversité doit impliquer chacun d'entre nous.» 

S'exprimant depuis Nairobi, le commissaire chargé de l'environnement, des océans et de la pêche, M. Virginijus Sinkevičius, a quant à lui déclaré:

«Environ 11 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année dans l'océan à l'heure actuelle et ce volume sera multiplié par trois au cours des 20 prochaines années si nous n'apportons pas une réponse internationale efficace. C'est pourquoi je me réjouis que la communauté mondiale, avec le concours de l'Union, ait passé la vitesse supérieure dans la lutte contre la pollution par les plastiques. Nous participerons activement aux discussions sur un accord juridiquement contraignant portant sur toutes les étapes du cycle de vie des plastiques, depuis la conception des produits jusqu'à ce qu'ils deviennent des déchets.» 

Le futur accord visera à combler les lacunes que les initiatives et accords existants ne comblent pas, notamment au cours des phases de conception et de production du cycle de vie des plastiques. Il devrait rassembler toutes les parties prenantes en vue d'atteindre l'objectif général d'élimination de la dispersion de plastiques dans l'environnement. L'Union déploie des efforts considérables depuis des années pour mener des actions de sensibilisation, en travaillant avec des partenaires et mobilisant un soutien en faveur d'un accord mondial juridiquement contraignant sur les matières plastiques. Elle a joué un rôle clé en rassemblant la coalition de pays qui a mené les efforts en vue de la décision prise aujourd'hui à Nairobi. 

Des avancées fondamentales vers un accord mondial sur les matières plastiques 

Comme indiqué dans le pacte vert pour l'Europe et dans le plan d'action pour une économie circulaire, l'Union a souligné la nécessité d'adopter une approche des matières plastiques circulaire et fondée sur le cycle de vie sur laquelle étayer un accord mondial juridiquement contraignant. La solution réside dans la prévention, dans une conception et une production appropriées et dans l'utilisation efficace des matières plastiques, qui doivent ensuite faire l'objet d'une gestion rationnelle lorsqu'elles deviennent des déchets. C'est l'approche qu'a préconisée le commissaire Sinkevičius à Nairobi en tant que priorité mondiale.

L'Union et ses États membres estiment qu'un instrument mondial doit promouvoir l'action aux niveaux national, régional et mondial et en particulier permettre aux pays d'adopter des politiques de mise en œuvre en fonction des spécificités nationales, tout en appliquant une approche circulaire aux matières plastiques.

Le futur accord pourrait préciser les besoins en termes de normes et d'objectifs mesurables et renforcer la surveillance de la pollution par les plastiques, y compris la pollution marine, ainsi que l'évaluation de leurs incidences dans tous les compartiments environnementaux. Cela permettrait d'adapter les mesures tant au niveau national qu'au niveau régional.

Prochaines étapes

La décision prévoit la tenue de la première session du comité intergouvernemental de négociation au second semestre de 2022 et fixe l'ambition de conclure les négociations d'ici à 2024. L'Union continuera de travailler avec ses alliés et d'autres partenaires en vue d'une conclusion rapide des négociations.

Contexte

Les plastiques peuvent constituer une menace pour la santé et l'environnement s'ils ne sont pas traités correctement. Environ 300 millions de tonnes de déchets plastiques (un montant équivalent au poids de la population humaine) sont produites chaque année. Mais seulement 9 % de ces déchets sont recyclés, la vaste majorité du reste s'accumulant dans des décharges ou dans l'environnement naturel. Au fil du temps, ces matériaux se décomposent en microplastiques qui facilitent l'entrée de polluants supplémentaires dans la chaîne alimentaire, dans les systèmes d'eau douce et dans l'air.

Même en tenant compte de tous les engagements, les efforts et les actions que les pays et les régions prennent aujourd'hui, la réduction des rejets de matières plastiques dans l'océan se limiterait à 7 % par an d'ici à 2040 si nous continuons à agir comme nous le faisons.

En dépit d'un élan mondial autour du problème de la pollution par les plastiques, il n'existe aucun accord international spécifique qui soit conçu spécifiquement pour prévenir la pollution par les plastiques tout au long du cycle de vie de ces matériaux. L'absence de solutions convenues au niveau mondial entrave la capacité des pays à appliquer des mesures efficaces, en particulier des mesures qui auraient des implications commerciales et/ou qui seraient liées aux normes applicables aux produits. 

Pour en savoir plus

Plan d'action pour une économie circulaire

Stratégie de l'Union sur les matières plastiques

Alliance mondiale pour une économie circulaire et une utilisation efficace des ressources.

Détails

Date de publication
3 mars 2022
Auteur
Représentation au Luxembourg