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Représentation au Luxembourg
Article d’actualité24 mars 2022Représentation au Luxembourg

Principaux messages issus du sommet social tripartite

Drapeaux européens

Les dirigeants de l'UE et les partenaires sociaux se sont réunis, par vidéoconférence, lors du sommet social tripartite afin de débattre d'une "réponse tripartite unie face aux conséquences sociales et économiques de l'agression militaire russe contre l'Ukraine". Les interventions des participants au sommet ont porté sur les questions ci-après:

  • Comment garantir l'investissement à long terme, la croissance et l'emploi en Europe, tout en faisant face aux conséquences de l'agression militaire russe contre l'Ukraine sur les prix de l'énergie, l'économie et l'emploi?
  • Comment assurer la réussite de la transition écologique pour les travailleurs européens et les entreprises européennes dans ce nouveau contexte?
  • Quel est le rôle du dialogue social pour améliorer les conditions de travail, le fonctionnement des marchés du travail européens et la formation professionnelle après la COVID-19?

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait la déclaration suivante:

"L'Europe offre un refuge aux personnes qui fuient l'invasion brutale de l'Ukraine par la Russie. Elles méritent d'avoir accès à la protection sociale, à des formations et à des emplois, et des fonds de l'UE sont disponibles pour aider les États membres qui les accueillent. Dans le même temps, la guerre et les sanctions nécessaires à l'encontre de la Russie ont un coût pour notre économie. Nous mettons tout en œuvre pour limiter les répercussions sur les prix de l'énergie et d'autres produits de base ainsi que sur les chaînes d'approvisionnement afin de soutenir les travailleurs, les entreprises et les consommateurs en ces temps difficiles. Nous vivons un moment crucial et il importe que nous tous, partenaires sociaux, États membres et institutions de l'UE, fassions preuve d'unité et de solidarité avec ceux qui en ont le plus besoin".

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré ce qui suit:

"L'invasion de l'Ukraine par la Russie constitue une attaque brutale contre un pays indépendant et souverain. Mais il s'agit également d'une attaque contre nos valeurs, telles que la liberté, la démocratie et les droits de l'homme. Depuis un mois, nous nous sommes hissés à la hauteur de ce moment historique, en faisant front aux côtés de la population ukrainienne. Une réponse tripartite unie sera également cruciale pour faire face aux répercussions sociales et économiques massives de cette guerre: les gouvernements, les employeurs et les travailleurs doivent tous conjuguer leurs efforts pour apporter une réponse commune et unie. Je suis convaincu qu'une fois encore, comme pendant la crise de la COVID-19, la contribution des partenaires sociaux sera essentielle pour relever ce nouveau défi".

Au nom de la présidence tournante du Conseil de l'UE, le Premier ministre français, Jean Castex, a ajouté ce qui suit:

"Nous nous sommes engagés au sein de l'Union à construire, pour la prochaine décennie, un modèle de croissance européen plus souverain et plus résilient. Les défis sont conséquents, ils conditionnent la pérennité de notre modèle social qui constitue une des spécificités de l'Europe. Nous ne relèverons pas ces défis sans un dialogue social renforcé, au niveau national et européen".

Le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), Luca Visentini, a fait la déclaration suivante:

"La CES condamne la guerre meurtrière menée par la Russie en Ukraine. Nous appelons l'UE et ses États membres à accueillir toutes les personnes qui fuient l'Ukraine. Nous soutenons leur accès au marché du travail, au logement, aux soins de santé, à l'éducation et à l'aide sociale. Nous exigeons qu'elles soient traitées sur un pied d'égalité sur le lieu de travail et au sein de la société. La CES elle-même contribue au financement de l'aide humanitaire que les syndicats apportent en Ukraine et dans les pays voisins. Nous demandons à l'UE et à ses États membres d'entamer un dialogue avec l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie en vue de les reconnaître en tant que pays candidats à l'UE. Nous demandons également que des mesures soient prises pour atténuer les conséquences négatives de la guerre et des sanctions sur l'UE, notamment un financement de l'UE destiné à réduire au minimum les effets des hausses de prix et le maintien des mesures d'urgence liées à la COVID-19 visant à soutenir les emplois et les entreprises menacés par cette crise".

Le président de BusinessEurope, Pierre Gattaz, représentant les employeurs (BusinessEurope, SGI Europe et UEAPME), a déclaré ce qui suit:

"Les employeurs européens condamnent fermement l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'Union européenne doit défendre le droit international et soutenir l'Ukraine et sa population. Comme de nombreux autres acteurs, les employeurs prennent des mesures concrètes pour fournir une aide humanitaire et aider les personnes qui fuient les zones de combat. La puissance mondiale de l'UE découle de sa puissance économique. Il est de la plus haute importance que l'UE prenne soin de son économie et amortisse les effets secondaires de cette guerre (inflation, hausse des prix de l'énergie et des matières premières et pénuries d'approvisionnement, perturbations des chaînes d'approvisionnement). En particulier, l'Union européenne doit de toute urgence renforcer son marché intérieur de l'énergie, diversifier ses sources et ses voies d'approvisionnement en énergie et prévoir un cadre adéquat pour accroître les investissements publics et privés nécessaires. Si les stratégies relevant du pacte vert constituent des éléments importants de la réponse à apporter, l'UE doit également reconnaître que la réussite de la transition écologique dépend aussi de politiques énergétiques réalistes assorties de délais tenables. Il est essentiel d'associer les partenaires sociaux à la définition des mesures destinées à soutenir les entreprises et les travailleurs de l'UE et à assurer la stabilité en ces temps difficiles. La prochaine initiative pour le dialogue social de la Commission constitue une occasion unique de promouvoir l'unité en améliorant la coopération entre les pouvoirs publics et les partenaires sociaux au niveau de l'UE et au niveau national".

Contexte

Le Sommet social tripartite a lieu deux fois par an en amont des réunions du Conseil européen. Il est coprésidé par les présidents du Conseil européen et de la Commission, en présence du chef d'État ou de gouvernement du pays détenant la présidence du Conseil de l'UE. Il s'agit d'une occasion pour un échange de vues constructif entre les dirigeants des institutions européennes et des partenaires sociaux européens, des organisations nationales des employés et des employeurs des pays assurant la présidence du Conseil actuelle et à venir (France, Tchéquie et Suède), ainsi que leurs ministres de l'Emploi et des Affaires sociales.  

Les avis exprimés dans ce texte sont ceux des personnes ou organisations concernées et ne constituent pas collectivement le point de vue de la Commission européenne.

Détails

Date de publication
24 mars 2022
Auteur
Représentation au Luxembourg