
La Commission publie aujourd'hui son quatrième rapport sur la situation dans l'espace Schengen, qui rend compte des événements intervenus au cours de l'année passée et définit les priorités pour l'année à venir.
Les 40 années qui se sont écoulées depuis la création de l'espace Schengen montrent que celui-ci a apporté des avantages considérables à l'UE et à ses citoyens. Cet espace constitue l'épine dorsale du marché intérieur de l'UE et facilite la vie de près de 450 millions de personnes. L'an dernier, il a de nouveau été la destination la plus visitée au monde, ayant accueilli plus d'un demi-milliard de visiteurs et stimulé la croissance économique dans toute l'Union.
Au fil du temps, Schengen est devenu un système solide et complet, permettant aux États membres, avec l'aide de l'UE, de gérer les frontières extérieures, la sécurité et les migrations de manière efficace et coordonnée.
Le rapport adopté aujourd'hui passe en revue le fonctionnement de l'espace Schengen et constitue la contribution de la Commission dans la perspective du Conseil Schengen de juin, qui marquera le 40e anniversaire de la signature de l'accord de Schengen.
Situation dans l'espace Schengen
Le rapport 2025 sur la situation dans l'espace Schengen rend compte des réalisations dans cet espace ainsi que des défis et évolutions qui y sont apparus au cours du dernier cycle 2024-2025. L'adhésion pleine et entière de la Bulgarie et de la Roumanie à l'espace Schengen renforce considérablement l'économie de l'UE et prouve que les États membres sont fermement déterminés à continuer à améliorer la coopération dans le cadre de Schengen.
En outre, les exigences de Schengen sont devenues un aspect essentiel du processus d'élargissement de l'UE, tous les pays candidats devant disposer de systèmes nationaux de gouvernance de Schengen pleinement opérationnels au moment de leur admission dans l'UE. Par ailleurs, l'intensification des efforts de l'UE a entraîné une diminution du nombre de franchissements irréguliers aux frontières extérieures de l'espace Schengen, quelque 240 000 cas ayant été détectés, soit le niveau le plus bas depuis 2021.
Le rapport indique que les règles de Schengen sont bien appliquées, et les travaux se poursuivront dans les domaines suivants:
- le renforcement de la gouvernance politique et opérationnelle. Le partage d'un espace sans frontières intérieures repose sur la confiance. Il nécessite la mise en œuvre effective des règles convenues et l'utilisation d'outils, d'informations, de ressources et d'infrastructures communs. La Commission continuera de suivre les progrès accomplis au moyen du tableau de bord Schengen annuel et de consolider le mécanisme d'évaluation et de contrôle Schengen. Seront concernés les systèmes des pays de l'espace Schengen, mais aussi des pays candidats à l'adhésion à l'UE;
- l'accélération de la mise en œuvre du cadre de numérisation afin de prévenir les risques pour la sécurité. Cet aspect revêt un caractère essentiel aux fins du déploiement à venir du système d'entrée/de sortie et du système européen d'information et d'autorisation concernant les voyages (ETIAS). Il est fondamental de poursuivre les investissements dans la recherche et l'innovation pour protéger l'espace Schengen à l'aide de solutions européennes de pointe dans le futur;
- l'adaptation à l'évolution de la situation en matière de sécurité au moyen d'un tableau commun de renseignement, d'actions opérationnelles conjointes et d'une coopération renforcée entre les services répressifs, y compris dans les régions frontalières intérieures. Comme annoncé dans la stratégie européenne de sécurité intérieure ProtectEU, la Commission s'emploiera à créer un groupe de haut niveau sur l'avenir de la coopération opérationnelle des services répressifs dans l'ensemble de l'espace Schengen;
- la préparation bien au-delà de nos frontières, par l'approfondissement de nos relations avec nos pays partenaires dans notre voisinage et au-delà. Ces dernières années, Europol et les États membres ont intensifié leurs efforts pour améliorer la transmission et le traitement des informations provenant de pays tiers clés. Frontex a également renforcé son soutien aux pays candidats;
- la mise en place de mesures efficaces pour le retour des personnes en séjour irrégulier sur le territoire de l'UE. En 2024, les retours de ressortissants de pays tiers n'ayant pas le droit de séjourner dans l'espace Schengen ont augmenté de près de 12 %, mais le taux global de retour doit encore progresser. Afin d'aider les États membres, la Commission a réalisé l'an dernier une évaluation Schengen recensant les bonnes pratiques en vue de retours plus rapides et plus efficients;
- une action coordonnée au sein de l'espace Schengen. L'échange rapide et efficace d'informations entre les services répressifs reste l'un des outils les plus puissants pour prévenir et combattre la criminalité. L'UE dispose déjà d'outils solides aux fins de l'appréciation de la situation et de l'analyse des risques, tels qu'Eurosur et le système d'information Schengen. La Commission, avec le coordinateur Schengen, continuera d'aider les États membres à mener une coopération opérationnelle transfrontière efficace en matière répressive.
Prochaines étapes
Schengen continuera d'évoluer, de s'adapter aux nouvelles réalités et de réagir aux changements du contexte géopolitique. La Commission collaborera avec les États membres pour libérer tout le potentiel de Schengen en créant un espace de libre circulation à la hauteur des défis à venir. Pour relever les défis qui subsistent, le cycle de gouvernance 2025-2026 de Schengen sera axé sur la consolidation du cadre de gouvernance afin d'améliorer la coordination des politiques, sur l'application d'une approche structurée et cohérente à l'égard de la coopération policière et sur l'accélération de la numérisation des procédures et des systèmes de manière à accroître la sécurité.
La Commission invite le Conseil Schengen à examiner ce rapport 2025 sur la situation dans l'espace Schengen en juin et à adopter les priorités pour le cycle Schengen 2025-2026.
Contexte
La Commission évalue la situation dans l'espace Schengen tous les ans depuis 2022, année d'établissement du Conseil Schengen, du cycle Schengen et du nouveau cadre d'évaluation Schengen. Cette démarche s'inscrit dans la poursuite de la mise en œuvre de l'initiative de la Commission visant à renforcer la gouvernance commune de l'espace Schengen et à apporter une réponse structurée, coordonnée et commune aux défis auxquels ce dernier est confronté.
Pour en savoir plus
Rapport sur la situation dans l'espace Schengen
ProtectEU – une stratégie européenne de sécurité intérieure
Citation(s)
Le 40 <sup>e</sup> anniversaire de Schengen nous rappelle avec force que le véritable atout de l’UE réside dans sa capacité à coopérer, à rester unie et à parvenir collectivement à de meilleurs résultats que ceux qui pourraient être obtenus isolément. Schengen est l’une des illustrations les plus notables de ce que la coopération européenne peut produire: une réalisation que beaucoup, aux quatre coins de la planète, observent avec admiration. L’avenir de l’Europe est intrinsèquement lié à notre capacité à maximiser notre coopération dans le cadre de Schengen, en stimulant la croissance économique, en garantissant la sécurité et en préservant les libertés partagées qui définissent notre Union.
Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie
Il y a quarante ans, une vision s’est formée pour rapprocher davantage la communauté européenne. Aujourd’hui, Schengen témoigne de la mobilisation de l’Europe en faveur d’un continent libre, uni, prospère et sûr. Nous devons redoubler d’efforts pour continuer à développer, à renforcer et à moderniser l’espace Schengen, qui constitue l’espace de libre circulation le plus vaste et le plus prisé au monde. Cela implique d’améliorer la coopération en matière de sécurité entre les services répressifs des États membres et d’accélérer la numérisation des systèmes de gestion des frontières tels que le système d’entrée/de sortie afin de prévenir les risques pour la sécurité et d’accroître l’efficacité des retours.
Magnus Brunner, commissaire aux affaires intérieures et à la migration
Détails
- Date de publication
- 23 avril 2025
- Auteur
- Représentation au Luxembourg