Merci. Ce sommet a été très riche.
Mais permettez-moi tout d'abord de dire à quel point je suis heureuse d'être à Tokyo: je sais que l'Union, dans ce monde de plus en plus imprévisible, peut compter ici sur l'un de ses alliés les plus anciens et les plus proches.
Ce sommet m'offre aussi l'occasion de souligner une nouvelle fois que le Japon peut compter sur l'Union européenne.
Nous l'avons montré notamment en vous fournissant plus de 390 millions de vaccins pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
À ce propos, je vous félicite pour le succès remarquable de votre campagne de vaccination et la manière dont vous avez surmonté les difficultés que la pandémie nous a causées à tous.
L'UE et le Japon ont de nombreux points en commun. Bien entendu, nos valeurs — la démocratie et l'état de droit. Notre modèle économique. Ainsi qu'une certaine vision du monde.
Nous encourageons un système mondial multilatéral, fondé sur des règles conçues pour protéger tout un chacun et lui profiter.
Et c'est précisément parce que cette vision est si souvent mise à mal aujourd'hui que l'UE cherche à consolider ses relations avec des partenaires partageant les mêmes valeurs comme le Japon.
Il est tout à fait remarquable de noter qu'il s'agit aujourd'hui du 28e sommet UE-Japon. Un témoignage de la solidité du lien qui nous unit. Lors de ce sommet, nous avons discuté des moyens d'approfondir notre partenariat.
Nous avons exploré des axes de travail concrets qui créeront des opportunités pour nos économies et nos citoyens, tout en nous aidant à relever les défis auxquels nos régions sont confrontées.
Permettez-moi de m'arrêter un instant sur ce point.
La région indo-pacifique est une région prospère. Mais elle est également le théâtre de tensions. Prenez la situation en mer de Chine orientale et méridionale, ou la menace constante que fait peser la RPDC.
Comme nous l'avons dit, cher Fumio, l'UE souhaite jouer un rôle plus actif dans la région indo-pacifique. Nous voulons assumer davantage de responsabilités dans cette région cruciale pour notre prospérité.
Et cela m'amène à la Russie qui constitue aujourd'hui la menace la plus directe pour l'ordre mondial. Par la terrible guerre menée contre l'Ukraine. Et son inquiétant pacte avec la Chine assorti d'un appel en faveur de relations internationales «nouvelles» — et très arbitraires.
Le Japon fait partie du noyau dur des pays qui ont imposé des sanctions lourdes à la Russie.
À l'instar de l'Union européenne, le Japon comprend ce qui se joue ici.
Il ne s'agit pas seulement de l'avenir de l'Ukraine. De l'avenir de l'Europe. Mais de l'avenir d'un ordre mondial fondé sur des règles.
Il est donc d'autant plus fondamental que des partenaires partageant les mêmes valeurs, tels que l'UE et le Japon, renforcent leurs relations. C'est pour cela que nous sommes réunis aujourd'hui. Et nous avons franchi un certain nombre d'étapes majeures.
Tout d'abord, nous lançons aujourd'hui le partenariat numérique UE-Japon.
C'est le premier partenariat du genre que nous concluons.
Ce forum donnera une orientation et une impulsion politiques à nos travaux conjoints sur les technologies numériques.
Parce qu'un rôle moteur dans ce domaine est essentiel pour notre compétitivité et notre sécurité.
Ensuite, nous nous appuierons sur notre accord de partenariat stratégique pour diversifier et renforcer nos chaînes d'approvisionnement.
Ce volet est crucial car certains matériaux et technologies sont devenus indispensables à notre économie et à notre quotidien.
Par exemple, les semi-conducteurs.
Nous devons pouvoir compter sur des chaînes d'approvisionnement fiables.
Enfin, nous avons convenu de coopérer plus étroitement dans le domaine des infrastructures.
Dans la région indo-pacifique, comme ailleurs, les besoins d'investissement sont énormes et les possibilités, limitées.
Ils s'affichent très souvent à un prix qu'aucun pays ne devrait payer. Comme des atteintes à leur souveraineté.
C'est la raison pour laquelle l'UE a lancé Global Gateway. Et comme dit lors de nos discussions, M. le Premier ministre, j'aimerais collaborer avec le Japon afin qu'ensemble nous identifions les bons projets dans ce contexte, en nous basant sur nos deux initiatives pionnières: notre partenariat pour la connectivité et notre alliance verte.
Pour conclure, M. le Premier ministre, je tiens à vous remercier chaleureusement pour la solidarité admirable dont le Japon a fait preuve en redirigeant une partie de ses approvisionnements en GNL vers l'Europe.
Elle est intervenue à un moment crucial pour nous, lorsque l'Europe avait le plus besoin de se chauffer.
Nous ne l'oublierons pas. Telle est la force de la collaboration des démocraties. Merci.
Détails
- Date de publication
- 13 mai 2022
- Auteur
- Représentation au Luxembourg