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Représentation au Luxembourg
  • Déclaration
  • 24 février 2024
  • Représentation au Luxembourg
  • 5 min de lecture

Déclaration de la Présidente von der Leyen

Cher Volodymyr,

Je vous remercie de nous avoir accueillis ici à Kiev, les autres dirigeants et moi. Dix ans après que la Russie a commencé à s'en prendre à votre souveraineté, et deux ans après le début de son invasion brutale de l'Ukraine. Aujourd'hui marque un sinistre anniversaire. Mais il marque également le moment de reconnaître l'extraordinaire pouvoir de résistance du peuple ukrainien. Des actes de bravoure et de courage des soldats ukrainiens repoussant l'envahisseur aux millions de petites actions quotidiennes des citoyens pour soutenir l'effort de guerre. Des agriculteurs volant des chars russes au moyen de leurs tracteurs jusqu'au fantôme de Kiev assurant la sécurité du ciel au-dessus de votre capitale. De l'acte de défi sur l'Île du Serpent au naufrage du Moskva. Vous, Ukrainiens, avez montré au monde votre courage et l'importance de votre lutte pour la liberté. Vous avez récupéré la moitié des territoires occupés par les Russes et les avez repoussés sur la mer Noire. Ce sont des exploits remarquables, et nous vous rendons hommage. Vous qui luttez pour la sécurité de notre continent tout entier. C'est la raison pour laquelle toute l'Union européenne est derrière vous. Plus que jamais, nous sommes résolument aux côtés de l'Ukraine, financièrement, économiquement, militairement et surtout moralement, jusqu'à ce que votre pays soit enfin libre.

Je tiens à souligner quatre points. Premièrement, nous disposons maintenant de notre facilité pour l'Ukraine, dotée de 50 milliards d'euros. Ce montant vient s'ajouter aux 88 milliards d'euros que nous avons mis à disposition depuis le début de la guerre. Le premier versement de 4,5 milliards d'euros aura lieu en mars. Ensuite, nous assurerons un soutien constant au cours des quatre prochaines années. Cela soutiendra votre feuille de route en matière de réforme et d'investissement, le plan de l'Ukraine. Nous fournissons également d'autres sources de revenus à l'Ukraine, comme les corridors de solidarité. Ils ont jusqu'ici généré 125 milliards d'euros d'échanges commerciaux entre l'Ukraine, l'Union européenne et le reste du monde. Nous sommes en bonne voie pour prolonger d'un an nos mesures commerciales spéciales tout en assurant la stabilité de notre marché unique. Et nous avons convenu de mettre en réserve les bénéfices des avoirs russes immobilisés. C'est un grand pas en avant, réalisé grâce à la présidence belge, merci beaucoup, Alexander. Parce que nous sommes résolus à faire payer à la Russie le prix de sa guerre de destruction.

Cela m'amène à mon deuxième point, à savoir nos sanctions très dures contre la Russie. Il y a deux ans, l'Union européenne était le principal partenaire commercial de la Russie. Depuis, les importations totales de l'Union européenne en provenance de la Russie ont chuté de plus de 100 milliards d'euros. Nos exportations vers la Russie ont été considérablement réduites, de plus de 50 milliards d'euros. La Russie a été coupée des technologies de pointe occidentales, de l'innovation et des investissements. Et cette semaine, nous avons renforcé nos sanctions, avec notre 13e train de mesures comportant l'inscription sur la liste de plus de 160 sociétés militaires supplémentaires et un autre grand coup de balai généralisé, dirigé contre les propagandistes de Poutine, les entreprises gravitant dans l'orbite du Kremlin et les criminels qui déportent des enfants. Nous avons atteint un total de 2 000 inscriptions. Nous maintenons une pression élevée sur Poutine et son régime. Et, en parallèle, nous continuons à serrer la vis en matière de contournement des sanctions, en engageant des poursuites pénales contre ceux qui s'y soustraient.

Troisième point, alors que la Russie intensifie ses attaques brutales contre votre pays, nous renforçons également notre soutien militaire. Nous avons déjà mis à disposition 28 milliards d'euros d'assistance militaire. Et nous nous employons à mettre en place le Fonds d'assistance à l'Ukraine. Cela garantira 5 milliards d'euros supplémentaires pour l'achat européen conjoint des armes dont vous avez besoin. Parallèlement, l'industrie européenne de la défense passe à la vitesse supérieure, en augmentant sa capacité de production de munitions de 40 %. Nous avons déjà livré plus d'un demi-million d'obus. Et nous dépasserons le cap du million avant la fin de l'année. Enfin, nous continuons à former les valeureuses forces armées ukrainiennes – 60 000 soldats seront formés d'ici l'été.

Cela étant, dans l'attente de l'avenir, l'Ukraine doit avoir les moyens de se défendre aujourd'hui. Mais pour demain également, l'Ukraine a besoin des capacités nécessaires pour décourager de futures attaques de la Russie. C'est crucial pour votre sécurité, et bien sûr pour la sécurité de l'Europe dans son ensemble. Nous voulons donc renforcer les capacités de défense de l'Ukraine dans le cadre des nôtres. C'est pourquoi nous vous avons si étroitement associés à notre nouvelle stratégie industrielle de défense. Nous présenterons celle-ci dans trois semaines. Il s'agit d'une première étape vers l'intégration de l'Ukraine dans nos programmes européens de défense. Dans le même temps, nous apprenons à votre contact et tirons des enseignements de votre expérience sur le champ de bataille. Pour intensifier cet échange, nous ouvrirons un Bureau de l'innovation en matière de défense, ici à Kiev. Enfin, nous continuons à travailler sur les engagements en matière de sécurité, comme nous venons de l'entendre, pour l'Ukraine, en étroite coopération avec les partenaires du G7. Il va de soi que la meilleure garantie de sécurité sera l'adhésion à l'Union européenne.

J'en viens à mon quatrième point, votre trajectoire d'adhésion. Nous avons entamé le processus d'examen analytique, avec un calendrier de réunions très chargé. Je vous encourage – et je sais que vous le faites — à continuer de donner suite aux recommandations de la Commission. Pour notre part, nous – j'entends par là la Commission – présenterons le cadre de négociation à la mi-mars.

Cher Volodymyr,

Notre visite d'aujourd'hui souligne notre solidarité inébranlable avec l'Ukraine aujourd'hui, demain et à long terme. Votre pays est devenu un symbole mondial de résistance dans ce noble combat pour la liberté.

Nous restons à vos côtés.

Slava Ukraini.

Détails

Date de publication
24 février 2024
Auteur
Représentation au Luxembourg