Déclaration de la Présidente von der Leyen sur le paquet défense - Commission européenne
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Représentation au Luxembourg
  • Déclaration
  • 4 mars 2025
  • Représentation au Luxembourg
  • 4 min de lecture

Déclaration de la Présidente von der Leyen sur le paquet défense

Press statement by Ursula von der Leyen, President of the European Commission, on the defence package 

Nous vivons une époque absolument cruciale et hautement dangereuse. Je n'ai pas besoin de décrire la gravité des menaces auxquelles nous sommes confrontés. Ni les conséquences dévastatrices que nous devrions affronter si ces menaces se concrétisaient. Parce que la question n'est plus de savoir si la sécurité de l'Europe est effectivement menacée. Ou si l'Europe devrait assumer plus de responsabilités pour assurer sa propre sécurité. À vrai dire, cela fait longtemps que nous connaissons les réponses à ces questions. La véritable question qui se pose à nous est de savoir si l'Europe est prête à agir avec la détermination qu'exige une telle situation. Et si elle est prête et apte à le faire avec la rapidité et l'ambition nécessaires. Au cours des différentes réunions qui ont eu lieu ces dernières semaines, dont les dernières il y a deux jours à Londres, la réponse des capitales européennes a été claire et massive. L'heure est au réarmement. Et l'Europe est prête à renforcer massivement ses dépenses en matière de défense. À la fois pour répondre, à court terme, à l'urgence de soutenir l'Ukraine, mais aussi pour satisfaire, à long terme, à la nécessité d'assumer une responsabilité beaucoup plus importante dans la défense de sa propre sécurité.

C'est pourquoi j'ai adressé aujourd'hui une lettre aux dirigeants, en amont du Conseil européen de jeudi. C'est pourquoi nous sommes ensemble ici aujourd'hui. Dans cette lettre, j'ai exposé les grandes lignes du plan «ReArm Europe» aux dirigeants. Il s'agit d'un ensemble de propositions sur la manière d'utiliser tous les leviers financiers à notre disposition pour aider les États membres à augmenter rapidement et significativement leurs dépenses en matière de capacités de défense. Dans un premier temps de manière immédiate, pour répondre à l'urgence, mais également à plus long terme, tout au long de la décennie. Le plan se compose de cinq parties.

Le premier volet du plan «ReArm Europe» consiste à mobiliser le recours à des financements publics pour la défense au niveau national. Les États membres sont prêts à investir davantage dans leur propre sécurité s'ils disposent d'une marge de manœuvre budgétaire. Et nous devons les mettre en mesure de le faire. C'est pourquoi nous allons proposer prochainement d'activer la clause dérogatoire nationale du pacte de stabilité et de croissance. Cela permettra aux États membres d'augmenter sensiblement leurs dépenses de défense sans déclencher la procédure de déficit excessif. Par exemple, si les États membres augmentaient leurs dépenses de défense à hauteur de 1,5 % du PIB en moyenne, cela permettrait de créer une marge de manœuvre budgétaire de près de 650 milliards d'euros sur quatre ans.

La deuxième proposition consistera en un nouvel instrument. Grâce à celui-ci, il sera possible d'accorder 150 milliards d'euros de prêts aux États membres pour des investissements dans le domaine la défense. Il s'agit fondamentalement de dépenser mieux, et de dépenser ensemble. L'enjeu porte sur des domaines capacitaires paneuropéens tels que la défense aérienne et antimissile, les systèmes d'artillerie, les missiles, les drones à munitions et les systèmes anti-drone, mais également sur d'autres besoins allant de la cybermobilité à la mobilité militaire, par exemple. Le plan permettra aux États membres de mutualiser la demande et de procéder à des achats communs. Avec cet équipement, les États membres seront, bien sûr, en mesure de renforcer massivement leur aide à l'Ukraine. Cela se traduira donc immédiatement par des équipements militaires pour l'Ukraine. Ce système de passation conjointe de marchés permettra également de diminuer les coûts, de réduire la fragmentation, d'accroître l'interopérabilité et de renforcer notre base industrielle de défense. Et comme je viens de le dire, il pourra profiter à l'Ukraine. L'heure de l'Europe est venue, et nous devons répondre présent.

Le troisième volet du plan consiste à utiliser la force du budget de l'UE. Dans ce domaine, nous pouvons faire beaucoup de choses sur le court terme afin d'orienter davantage de fonds vers les investissements liés à la défense. C'est pourquoi je suis en mesure d'annoncer que nous proposerons des possibilités et des incitations supplémentaires aux États membres afin qu'ils puissent, s'ils le souhaitent, utiliser les programmes de la politique de cohésion pour augmenter les dépenses en matière de défense.

Les deux derniers domaines d'action visent à mobiliser les capitaux privés en accélérant la mise en place de l'Union de l'épargne et des investissements et en recourant à la Banque européenne d'investissement.

En conclusion, l'Europe est prête à assumer ses responsabilités. Le plan «ReArm Europe» pourrait permettre de mobilier près de 800 milliards d'euros pour une Europe sûre et résiliente. Nous continuerons à coopérer étroitement avec nos partenaires de l'OTAN. L'heure de l'Europe a sonné. Et nous sommes prêts à passer à la vitesse supérieure.

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Date de publication
4 mars 2025
Auteur
Représentation au Luxembourg