Déclaration à la presse de la Présidente von der Leyen lors de la conférence de presse conjointe de la Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine

Chère Présidente Amherd, chère Viola,

Monsieur le Président Zelenskyy, cher Volodymyr,

Merci d'avoir organisé cette importante conférence. Le fait d'avoir pu réunir les représentants d'une centaine de pays et d'organisations internationales au plus haut niveau, y compris les Présidents Akufo-Addo et Boric et le Premier ministre Trudeau, témoigne du savoir-faire de la diplomatie suisse. Cette participation de haut niveau montre une chose: le monde se soucie profondément de la guerre provoquée par l'agression de la Russie. Cette guerre viole de manière flagrante le droit international et les principes fondamentaux de la charte des Nations unies. Et elle a des effets négatifs graves sur tous les pays du monde, que ce soit en matière de sécurité alimentaire, d'accès à l'énergie ou de commerce international. À maintes reprises, les orateurs qui ont pris la parole hier et aujourd'hui ont souligné ces conséquences pour leur économie.

Il est donc d'autant plus important et appréciable que tant de parties soient venues en Suisse pour discuter d'un moyen de sortir de la guerre. La conférence s'intitulait, à juste titre, «Le chemin de la paix». Parce que nous savons que la paix en Ukraine ne se fera pas en une seule fois. Ce sera un cheminement. Cette conférence n'était pas une négociation de paix. Parce que Poutine n'envisage pas sérieusement de mettre fin à la guerre. Il insiste sur une capitulation. Il insiste sur la cession de territoires par l'Ukraine, même de territoires qu'il n'occupe pas aujourd'hui. Il insiste pour désarmer l'Ukraine, la laissant vulnérable à une future agression. Aucun pays n'accepterait jamais de telles conditions. C'est pourquoi il est vital que l'Ukraine soit capable de résister à cette agression. C'est son droit en vertu de la charte des Nations unies. Et c'est le droit d'autres pays, tels que les membres de l'Union européenne et de nombreux autres partenaires à travers le monde, d'aider l'Ukraine à résister et à survivre. L'Union européenne a déjà fourni près de 100 milliards d'euros de soutien à l'Ukraine et à sa population. Et le G7 a illustré sa détermination inébranlable il y a deux jours à peine, lorsque nous avons décidé d'utiliser les revenus des avoirs russes gelés en Europe pour financer un prêt de 50 milliards de dollars à l'Ukraine. C'est aussi un message clair: nous soutiendrons l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra.

Notre soutien et le sommet sur la paix qui vient de se tenir nous rapprochent d'une paix réelle. L'objectif est une paix juste, globale et durable. Une paix qui mettrait enfin un terme à l'oppression et aux souffrances du peuple ukrainien. Qui réaffirmerait la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Et qui rétablirait la primauté du droit international et de la charte des Nations unies.

Le chemin vers une paix réelle nécessite patience et détermination. Et nous avons toujours dit, cher Volodymyr, qu'en fin de compte, ce sera à l'Ukraine de déterminer les conditions d'une paix juste. L'Union européenne vous soutiendra dans ce domaine et continuera de mobiliser les soutiens dans le monde entier. Nous pouvons nous appuyer sur la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies de février 2023. Elle a clairement exprimé la nécessité d'une paix globale, juste et durable. Cette résolution a été approuvée par 141 pays, dont la grande majorité a participé à ce sommet. J'appelle la Russie à tenir compte du message de la communauté internationale; à respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine; à mettre fin à la violence impérialiste et à ramener les enfants. Lorsque la Russie se déclarera prête pour la paix, sur la base de la charte des Nations unies, ce sera le moment pour elle de se joindre à nos efforts, d'aller au bout du chemin vers la paix. J'espère que ce jour viendra bientôt et j'y travaille.