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Représentation au Luxembourg
Article d’actualité18 mai 2022Représentation au Luxembourg6 min de lecture

REPowerEU: Déclaration à la presse de la Présidente von der Leyen

Press statement by Ursula von der Leyen, President of the European Commission, on the Commission’s proposals regarding REPowerEU, defence investment gaps and the relief and reconstruction of Ukraine 

"Seul le texte prononcé fait foi"

Cela fait à présent près de trois mois que la Russie livre une guerre brutale à l'Ukraine. Et qu'elle menace tous ceux qui soutiennent l'Ukraine dans sa lutte légitime pour se défendre.  La guerre de Poutine place notre Union face à des défis fondamentaux. C'est pourquoi les propositions examinées aujourd'hui par le collège des commissaires traitent de notre sécurité énergétique, de notre défense et de notre voisin, l'Ukraine. La guerre de Poutine déstabilise le marché mondial de l'énergie. Elle révèle à quel point nous sommes dépendants des combustibles fossiles importés. Et à quel point notre dépendance à l'égard de la Russie pour nos importations de combustibles fossiles nous rend vulnérables. Maintenant, nous devons réduire le plus rapidement possible notre dépendance énergétique à l'égard de la Russie. Nous le pouvons. Aujourd'hui, nous présentons notre plan pour réaliser les objectifs de notre initiative REPowerEU. Nous pouvons remplacer les combustibles fossiles russes en travaillant à trois niveaux: Au niveau de la demande, par des économies d'énergie. Au niveau de l'offre, en diversifiant nos importations énergétiques et en renonçant progressivement aux énergies fossiles et en accélérant notre transition vers des énergies propres. Heureusement, nous disposons déjà des bases nécessaires pour ce faire. Nous avons déjà entrepris de transformer notre système énergétique afin de parvenir à la neutralité climatique – grâce à notre fameux pacte vert pour l'Europe. Ce qui était déjà ambitieux. Mais aujourd'hui, nous relevons encore notre niveau d'ambition pour nous permettre avec certitude de n'être plus dépendants des combustibles fossiles russes et ce dès que possible. Cela passera par REPowerEU. REPowerEU nous aidera à économiser davantage d'énergie, à accélérer la suppression progressive des combustibles fossiles et à entreprendre des investissements à une nouvelle échelle. Cela donnera un coup d'accélérateur à notre pacte vert pour l'Europe.

Pour commencer par ce qui est le plus évident: Les économies d'énergie sont le moyen le plus rapide et le moins coûteux pour faire face à la crise énergétique. Nous allons donc relever l'objectif de l'Union en matière d'efficacité énergétique à l'horizon 2030 de 9% à 13%. Et nous faisons passer de 40% à 45% l'objectif fixé pour 2030 en ce qui concerne les énergies renouvelables dans l'Union. Nous proposons également de nombreuses actions pour développer et accélérer la transition vers une énergie propre. Par exemple, nous proposons d'accélérer les procédures d'autorisation des énergies renouvelables et les infrastructures associées, telles que les réseaux. Nous proposons d'imposer des toitures solaires pour les bâtiments commerciaux et publics d'ici à 2025 et pour les bâtiments résidentiels neufs d'ici à 2029. C'est ambitieux, mais réaliste. Nous savons que quand l'Europe agit ensemble, elle a plus de poids. Les chefs de gouvernement de l'EU-27 se sont mis d'accord pour établir une plateforme en vue de l'acquisition conjointe de gaz, de GNL et d'hydrogène. Dans le cadre de notre plan REPowerEU, nous proposons une voie à suivre opérationnelle, avec un mécanisme d'acquisition conjointe et un mouvement conjoint en direction des pays fournisseurs. Ainsi, nous pouvons sécuriser les importations énergétiques dont nous avons besoin sans concurrence entre nos États membres. Naturellement, tout ceci va exiger des investissements massifs ainsi que des réformes. Nous mobilisons près de 300 milliards d'euros. Environ 72 milliards d'euros sous forme de subventions et 225 milliards sous forme de prêts. Cela inclura une part de financement – jusqu'à 10 milliards d'euros – dans les chaînons manquants pour le gaz et le GNL afin qu'aucun État membre ne soit laissé de côté, dans le froid. Et jusqu'à 2 milliards en infrastructures pétrolières pour mettre fin au transport de pétrole russe. Tout le reste du financement sera consacré à l'accélération et au renforcement de la transition vers une énergie propre.

Nous devons faire de même en matière de défense. Le retour de la guerre en Europe a mis en évidence les effets d'années de sous-financement de la défense. Nous avons perdu une décennie d'investissements dans la défense à cause de toutes ces réductions. Cependant, les États membres sont en train d'inverser la tendance. Ils ont annoncé une augmentation de 200 milliards d'euros supplémentaires pour les dépenses de défense au cours des prochaines années. Nous devons maintenant poursuivre sur cette lancée. Nous devons nous assurer que cet argent est dépensé de manière coordonnée, qu'il répond aux lacunes en matière de capacités que l'Europe a décelées, tant au niveau de l'Union européenne que de l'OTAN. Et qu'il renforce à long terme notre base industrielle de défense européenne. Nous demandons des achats conjoints parce qu'ils sont plus efficaces sur les plans opérationnels, pour les forces armées, financier et industriel. Et parce qu'ils renforcent notre vaste réseau de PME innovantes. Nous allons immédiatement mettre sur pied, avec les États membres, une taskforce pour coordonner les besoins immédiats de ravitaillement et d'approvisionnement. Elle sera accompagnée d'un instrument d'incitation financière pour des achats conjoints. Et à l'automne, nous proposerons une réglementation afin de faire en sorte que ces achats conjoints bénéficient d'une exemption totale de TVA. Cela augmentera notre indépendance et notre résilience. Dans le même temps, cela renforcera l'OTAN.

Enfin, laissez-moi revenir sur la guerre que la Russie livre à l'Ukraine, qui est le moteur de cette accélération des efforts que nous déployons pour renforcer la résilience de l'Europe. L'Ukraine est en première ligne et défend les valeurs européennes. Nous continuerons d'être à leurs côtés tout au long de cette guerre et lorsqu'ils reconstruiront leur pays. C'est le troisième sujet dont je souhaite vous informer aujourd'hui. Nous proposons de compléter l'aide à court terme significative fournie jusqu'à présent par une nouvelle assistance macro-financière exceptionnelle pour l'Ukraine d'un montant allant jusqu'à 9 milliards d'euros en 2022. Mais nous devons penser aux lendemains et au vaste effort de reconstruction. L'Union a une responsabilité et un intérêt stratégique à mener cet effort de reconstruction. Les dirigeants de l'Union nous ont invités à réfléchir à ce sujet lors de leur réunion à Versailles. Et c'est ce que nous avons fait Les principes de la reconstruction devraient combiner investissements et réformes. À terme, ils aideront l'Ukraine à faire son chemin vers l'Europe. Ce doit être un plan à l'épreuve du temps, qui reflète pleinement les besoins mis en avant par l'Ukraine. Le plan proposera des réformes essentielles dans des domaines tels que la lutte contre la corruption, les capacités administratives, l'état de droit, et l'indépendance du pouvoir judiciaire. Il doit être fermement ancré dans les transitions verte et numérique ainsi que dans les valeurs fondamentales européennes. Mais bien sûr, l'Union ne sera pas et ne doit pas être la seule à contribuer à cet effort. C'est pour cette raison que nous proposons une plateforme de reconstruction dans le cadre de ce plan, pilotée conjointement par l'Ukraine et la Commission et réunissant les États membres de l'Union, d'autres donateurs bilatéraux ou internationaux, des institutions financières internationales, et d'autres partenaires animés du même esprit. L'objectif de cette plateforme serait de convenir de la direction à prendre et d'assurer une synergie maximale entre tous les efforts. Ces investissements aideront l'Ukraine à sortir plus forte et plus résiliente de la dévastation causée par les soldats de Poutine. Aujourd'hui, nous franchissons une nouvelle étape sur la voie vers plus d'Europe. Il s'agit aussi de saisir le moment présent. Et ce moment est le nôtre.

Détails

Date de publication
18 mai 2022
Auteur
Représentation au Luxembourg